Pour les neuf guides-conférenciers du Musée national de l’histoire de l’immigration, la réouverture de l’établissement public, samedi 17 juin, après trois ans de travaux, a un goût amer. Le musée, ont-ils écrit, la veille, sur le blog de Mediapart, « semble avoir abandonné ses conférenciers, mais aussi ses propres valeurs sociales pourtant au cœur du propos du parcours permanent ». Après avoir externalisé l’accueil, la billetterie, une partie des équipes de sécurité ainsi que les vestiaires, le Palais de la Porte-Dorée vient de confier à l’agence Des mots et des arts les conférences assurées jusque-là par des vacataires salariés.
Cette décision prise par Pap Ndiaye, l’ancien directeur général nommé ministre de l’éducation en 2022, a été entérinée par sa successeure Constance Rivière. « C’est une évolution généralisée dans les musées, et je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une suppression de postes de salariés à temps plein », justifie l’ancienne secrétaire générale du Défenseur des droits, rappelant que le volume horaire mensuel des guides-conférenciers plafonnait à cinq heures par mois en 2022. « Le système de la vacation n’était pas compatible avec nos besoins croissants en médiation à l’intention de publics très divers, ajoute-t-elle. Si nous n’avions pas de contrainte de plafonds d’emploi, nous ne demanderions pas mieux que de renforcer notre équipe de médiateurs. »
La plupart des anciens vacataires, très attachés au Palais de la Porte-Dorée, avaient consenti à candidater à l’agence Des mots et des arts, pour pouvoir continuer à exercer leur métier. « Mais on nous demandait d’accepter le statut de microentrepreneur et des tarifs très au-dessous des prix du marché, ce qui correspondait à diviser par deux nos revenus, sans majoration pour les dimanches, les jours fériés ou les langues étrangères », s’étrangle Isabelle (son prénom a été modifié), onze ans d’ancienneté, qui a refusé ces conditions dégradées de travail.
« Mépris des réglementations »
Pour cette profession indispensable mais invisible, habituée à la précarité comme à la saisonnalité, la pilule ne passe pas. « Notre métier est menacé d’extinction, s’inquiète Chloé Merccion, présidente de la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers. Nous sommes mis en concurrence avec les bénévoles et les étudiants, au mépris des réglementations. » La loi de 2016, relative à l’architecture et au patrimoine, est pourtant sans équivoque : musées de France et monuments historiques doivent exclusivement recourir aux services de personnes titulaires de la carte professionnelle de guide-conférencier.
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