
Le Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant, situés dans le centre de Paris, ainsi qu’une troisième synagogue dans le 20e arrondissement, ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi 31 mai, suscitant des condamnations politiques et de la communauté juive.
Au pied de la façade du restaurant Chez Marianne, un pot de peinture entamé a été retrouvé. Des jets de peinture ont également été constatés sur la synagogue des Tournelles, sur celle d’Agoudas Hakehilos, ainsi que sur le Mémorial de la Shoah, tous dans le 4e arrondissement de la capitale. Aucun message, ni revendication n’a été découvert à ce stade.
Les faits ont été constatés par les policiers lors de leurs patrouilles vers 5 h 15. Les images de vidéosurveillance du Mémorial ont montré une personne vêtue de noir en train de taguer vers 4 h 30.
La Préfecture de police de Paris (PP) a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’une autre synagogue, cette fois dans le 20e arrondissement, avait « fait également l’objet de dégradations par jets de peinture de couleur verte ». « Des constatations ont été réalisées. Une enquête est ouverte », a ajouté la PP.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir chargé la sûreté territoriale d’une enquête pour « dégradations commises en raison de la religion » à la suite de la découverte de jets de peinture verte sur « trois synagogues (deux dans le 4e arrondissement et une dans le 20e arrondissement), d’un restaurant et du Mémorial de la Shoah ».
Vive émotion
« Immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive », a écrit samedi sur X le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. « Je condamne avec la plus grande force ces intimidations, l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre ville et dans notre République. J’ai demandé au service de la propreté d’intervenir en urgence. Nous porterons plainte », a réagi de son côté la maire de Paris (Parti socialiste), Anne Hidalgo, dans une déclaration transmise à la presse.
Vive émotion également du maire de Paris Centre, Ariel Weil, qui a écrit sur X : « Après la peinture rouge, la peinture verte. Cette fois, le geste est plus précis : Mémorial de la Shoah, synagogues et restaurant “juif”. Après tout, ce n’est que du patrimoine. Et ça va sûrement sauver des vies. Les actes “militants”, on sait où ça commence, pas où ça finit. » Ariel Weil a relayé des images de bâtiments recouverts de peinture verte.

Dans un télégramme adressé aux préfets vendredi et consulté par l’AFP, Bruno Retailleau avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l’occasion de la fête de Chavouot, du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir.
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Il avait expliqué ces mesures par la « persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient », qui « exige le maintien d’une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à caractère religieux ». Le ministre avait relevé en outre que « les actes antisémites représentant plus de 60 % des actes antireligieux, la communauté juive était particulièrement exposée ».
Sentiment de stigmatisation
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, a fait part samedi à l’AFP de « beaucoup de tristesse et d’indignation en voyant ce matin ces images de lieux juifs qui ont été dégradés ». M. Arfi a dit espérer que l’auteur, « puisque visiblement il ne s’agit que d’une personne sur les caméras de surveillance », puisse être appréhendé « le plus vite possible pour qu’on puisse savoir les motivations de son geste ».
« Que ce soit une tentative de déstabilisation ou pas de l’extérieur, c’est un acte qui vise la communauté juive de France et qui produit pour les juifs le sentiment de stigmatisation qui est toujours un sentiment violent », a-t-il poursuivi, en évoquant « des images qui blessent ». « C’est là où c’est tragique, c’est que quelles que soient les motivations de l’auteur, la conséquence est la même : c’est une forme de stigmatisation violente des juifs », a-t-il insisté.
L’eurodéputée La France insoumise Manon Aubry a fait part aussi de son « dégoût face à ces actes antisémites ». « Le racisme est un poison. L’unité du peuple son antidote », a ajouté l’élue, dont le parti est régulièrement confronté à des accusations d’antisémitisme. A l’autre bout de l’échiquier politique, le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella, a jugé « insupportables » ces dégradations qui « sont de toute évidence la signature de l’antisémitisme qui se déchaîne dans [le] pays ».
« Horrifiée » par cette « attaque antisémite coordonnée », l’ambassade d’Israël en France a relevé les tensions entre les deux pays actuellement à propos de la situation à Gaza. « Nous ne pouvons ignorer la discorde problématique observée ces deux dernières semaines chez certains dirigeants et élus », a-t-elle écrit dans un communiqué.
Le président israélien, Isaac Herzog, s’est dit « consterné » par cette attaque, soulignant que son arrière-grand-père avait été le premier rabbin de l’une des synagogues concernées. « J’appelle les autorités françaises à agir rapidement et fermement pour traduire les auteurs en justice et pour défendre la communauté juive contre la haine et les attaques de toute nature », a-t-il ajouté.
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