
Un lieu de rencontre du quartier
C’est une tache de couleurs dans un univers gris béton. La fresque monumentale de briques rouges et jaunes et de ronds de céramique bleutés, érigée en 1987 par le mosaïste français Charles Gianferrari (1921-2010), est nichée rue Jean-Cottin, au bout d’une allée de cerisiers de la ZAC de l’Evangile, dans le quartier populaire de La Chapelle. Délaissée par les pouvoirs publics, grignotée par les arbustes, l’œuvre reste un point de ralliement pour les riverains : une « place de village » où l’on déambule et crée du lien, dit Martine Boussoussou, du collectif Résilience 18, mobilisé pour sa sauvegarde. Car, pour « désenclaver le quartier », la mairie du 18e arrondissement entend percer « une voie qui entraîne la destruction du mur », a expliqué Mario Gonzalez, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, auprès du Parisien, le 14 avril. Avant de préciser qu’« aucune date de démolition n’est prévue. » Mi-février, les riverains ont toutefois été informés qu’elle était « imminente ».
L’œuvre d’un mosaïste reconnu
Outre sa fonction sociale, la fresque présente un intérêt patrimonial. Charles Gianferrari a contribué à des projets architecturaux audacieux partout dans le monde : en 1968, il érige une urne monumentale au cœur de la cité utopique d’Auroville, dans le sud de l’Inde, qui renferme une poignée de terre de tous les pays du monde. En 1983, il conçoit le plafond chatoyant du Musée du Panthéon national haïtien, qui abrite les restes symboliques des pères fondateurs de la nation. En France, on lui doit le sol géométrique du patio de l’hôtel de ville de Grenoble, réalisé en 1968 avec des millions de tesselles de marbre (et classé, avec d’autres éléments de l’édifice, au titre des monuments historiques en février). Une preuve de « l’aberration » du projet de destruction dans le nord de Paris, selon Résilience 18, qui revendique un « droit à l’art, y compris dans les quartiers populaires ».
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