À la tête de la brasserie Vagenende à Paris, la famille Egurreguy « continue à écrire l’histoire »

, À la tête de la brasserie Vagenende à Paris, la famille Egurreguy « continue à écrire l’histoire »

Le Vagenende est, depuis toujours, une véritable institution de Saint-Germain-des-Prés. Une histoire qui a débuté au début du XXe siècle et se poursuit aujourd’hui avec la famille Egurreguy, aux origines aveyronnaises, qui perpétue la tradition de la gastronomie française dans un décor Art Nouveau qui n’a pas bougé depuis des décennies. Un écrin exceptionnel qui donne à l’établissement un charme suranné qui séduit une large clientèle.

Il est des décors qui ne changent pas. Des lieux qui gardent leur âme et le souvenir des illustres personnes qui s’y sont posées. Telle est la brasserie Vagenende, installée boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement de Paris.

Cet ancien bouillon Chartier – restaurant populaire – créé en 1905, a traversé le temps, conservant son magnifique décor Art Nouveau, classé aux Monuments historiques.

À gauche, Germaine Vagenende, l’ancienne propriétaire qui a donné son nom à l’établissement. "Si elle revenait, dit Monique Egurreguy, elle retrouverait la brasserie à l’identique de ce qu’elle était autrefois."
À gauche, Germaine Vagenende, l’ancienne propriétaire qui a donné son nom à l’établissement. « Si elle revenait, dit Monique Egurreguy, elle retrouverait la brasserie à l’identique de ce qu’elle était autrefois. » Reproduction L’Aveyronnais

Historique, un adjectif qui sied bien à cet établissement, véritable institution de Saint-Germain-des-Prés, dirigé depuis près d’un demi-siècle par la famille Egurreguy, Monique et ses filles Maïté et Marie, originaires de Gages, sur la commune de Montrozier.

« Mes grands-parents, comme beaucoup d’Aveyronnais, sont montés à la capitale au début du XIXe siècle », explique Monique Egurreguy, née Castanié. Bougnats, serveuses, garçons de café… Ils vivent de petits boulots avant d’acheter un premier restaurant. Puis ce sont les parents de Monique qui reprennent à leur tour une affaire, peu après la naissance de leur fille, en mars 1953.

Sauvé par André Malraux

Cette dernière, qui ne se destine pas à la restauration et qui choisit d’étudier le droit, diplômée en droit des affaires, avec le souhait de rentrer à l’école de magistrature. Mais sa rencontre avec Jacques Egurreguy changera le cours de sa vie.

Un décor Art Nouveau classé aux Monuments Historiques.
Un décor Art Nouveau classé aux Monuments Historiques. Reproduction L’Aveyronnais

Les parents de ce dernier, qui tiennent eux aussi une brasserie, poussent, en 1977, le jeune couple à reprendre le restaurant Vagenende, du nom de la propriétaire d’origine flamande, dont la famille dirige l’affaire depuis 1920. Un établissement un temps menacé de destruction, et finalement sauvé, en 1966, par le ministre de la Culture André Malraux qui demande l’inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Et que Monique Egurreguy fréquentait du temps où elle était étudiante, alors que c’était encore un bouillon.

Un décor Art Nouveau classé aux Monuments Historiques.
Un décor Art Nouveau classé aux Monuments Historiques. Reproduction L’Aveyronnais

Nous sommes donc le 1er mars 1977 et l’aventure ne fait que commencer. L’affaire prospère et obtient son inscription définitive en 1983. L’année 1992 est marquée par le départ de Jacques, laissant Monique seule aux commandes de cette prestigieuse brasserie qui voit défiler nombre de célébrités. Jane Birkin, Anna Karina, Francis Huster, Roland Topor, Christian Lacroix, Philippe Katerine mais aussi Monica Belluci, Burt Lancaster ou encore Mickael Douglas (lire par ailleurs), pour n’en citer que quelques-uns parmi tous ceux qui ont eu l’occasion de laisser un mot sympathique sur le livre d’or.

Jacques Egurreguy et Antoine Blondin.
Jacques Egurreguy et Antoine Blondin. Reproduction L’Aveyronnais

Sans oublier le journaliste Antoine Blondin, « mascotte de Vagenende », qu’il choisira pour son repas de noces et qui avait « sa » table, encore identifiée aujourd’hui par une plaque en métal.

Sur le livre d'or, un dessin de Wolinski.
Sur le livre d’or, un dessin de Wolinski. Reproduction L’Aveyronnais – David Grimbert

Une affaire de famille

Cet héritage, Monique Egurreguy, qui fêtera ses 71 ans en mars, l’a aujourd’hui transmis à ses deux filles, Maïté et Marie, nées respectivement en 1981 et 1985. L’aînée, qui a grandi à Paris mais qui a choisi de revenir vivre en Aveyron, à Gages, « dans l’ancienne auberge des grands-parents qui date de François Ier », exerce les fonctions de directrice financière et de community manager. La cadette, qui assure la direction du restaurant, vit à la capitale.

Le chef de cuisine Benoït Vanheesbeke régale les nombreux clients de la brasserie.
Le chef de cuisine Benoït Vanheesbeke régale les nombreux clients de la brasserie. Reproduction L’Aveyronnais – David Grimbert

« Pourtant, j’imaginais vendre », se rappelle Monique. Mais » je suis venue au Vagenende, et j’y suis restée », explique Marie qui a suivi des études de commerce et de communication, a travaillé pour le groupe Hyatt et Hachette avant de rejoindre sa mère, en 2009. « J’ai grandi dans l’affaire, ajoute-t-elle. Alors j’ai appris très très vite. »

Maïté, elle, a suivi une formation dans l’hôtellerie et la restauration, secteur dans lequel elle a longtemps travaillé avant de reprendre, en 2017, le Grand Café, brasserie installée dans le centre-ville de Rodez, revendue depuis. Elle a intégré l’affaire familiale en novembre dernier.

Une affaire qui fait « perdurer la tradition gastronomique française », souligne Monique Egurreguy, dans ce magnifique cadre Art Nouveau, un bel écrin qui séduit les gourmets depuis maintenant près de cinquante ans. « Et les jeunes reviennent », se réjouit Marie Egurreguy.

Parmi les nombreux "people" passés par la brasserie Vagenende, le dessinateur Blachon.
Parmi les nombreux « people » passés par la brasserie Vagenende, le dessinateur Blachon.

« Nous sommes une des dernières grandes brasseries indépendantes et familiales », insiste-t-elle. Il est vrai que Vagenende a su résister à la pression des grands groupes qui, au fil des ans, ont pris le contrôle des établissements parisiens.

Aujourd’hui, l’ancienne patronne partage son temps entre Paris et Aveyron. « À l’époque, quand je descendais en voiture, je me souviens qu’en arrivant sur l’Aubrac, mon cœur commençait à battre fort », raconte-t-elle. Car même si elle a vécu et travaillé toute sa vie à Paris, Monique Egurreguy n’en oublie pas ses racines aveyronnaises.

Brasserie Vagenende
142, bd Saint-Germain – 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 68 18
www.vagenende.com

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