L’entreprise Vermorel, dont l’atelier est basé à Salles-la-Source, restitue une partie de la statuaire de la cathédrale après le terrible incendie de 2019. Elle vient par ailleurs d’hériter d’un travail complémentaire, la restauration d’une sculpture majeure de l’édifice, Saint-Martin.
Depuis bientôt un an, les gargouilles et les chimères de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, qui, en 2019, ont péri dans le terrible incendie de l’édifice, reprennent vie sous les doigts des sculpteurs.

Mettre en lumière nos savoir-faire, un coup de projecteur aussi sur l’Aveyron
« Cela permet de mettre en lumière nos métiers, nos savoir-faire, la formation des jeunes et les attirer sur nos métiers. Ce chantier, c’est un éclairage sur nos professions », se réjouit Quentin Muller, le désormais patron de l’entreprise Vermorel dont les ateliers sont installés à Salles-la-Source. « C’est un coup de projecteur sur l’Aveyron présente sur ce chantier d’envergure ».

500 compagnons oeuvrent sur le chantier
À l’intérieur de la cathédrale et sur le parvis, plus de 500 compagnons, ferronniers d’art, maîtres verriers, couvreurs, carriers, restaurateurs de peintures ou de sculptures, charpentiers et encadrants travaillent quotidiennement à la restauration de ce chef-d’œuvre de l’art gothique. La réouverture de Notre-Dame est prévue pour décembre 2024.
Les maçonneries qui étaient adossées à la charpente en feu
L’atelier Vermorel a été retenue avec deux autres entreprises pour réaliser la restauration à grande échelle des sculptures sur les pignons des bras nord et sud du transept de Notre-Dame de Paris. « Avec le pignon ouest, ce sont eux qui ont le plus souffert », reprend Quentin Muller. « Ce sont les maçonneries qui étaient adossées à la charpente en feu. Selon les endroits, ce sont de 70 à 100 % des sculptures de ces zones qui sont à refaire ».

En cotraitance avec l’atelier Bouvier du Gard
Vermorel travaille en cotraitance avec l’atelier Jean-Loup Bouvier, situé aux Angles dans le Gard.
Saint-Martin, sculpture majeure de Notre-Dame, va être refaite ici en Aveyron
Le chantier de Notre-Dame va se prolonger pour l’entreprise aveyronnaise. Elle s’est en effet vue confier une nouvelle commande, celle de la restauration d’une sculpture supplémentaire. Il s’agit d’une grande statue du pignon sud, trop fragile pour être conservée. Quentin Muller a racheté il y a quelques mois l’entreprise Vermorel.
Il travaille avec deux associés, Clovis Vermorel, le fils de Dominique Vermorel, le fondateur de la société, qui a rejoint l’affaire il y a cinq ans, et Maxime Oriol, conducteur de travaux depuis une quinzaine d’années. Un événement. « C’est un élément majeur qui va être acheminé jusqu’à Salles-la-Source. Cela va être assez spectaculaire et visuel, prévient d’ores et déjà le chef d’entreprise. C’est l’une des plus grandes pièces de Notre-Dame qui va être sculptée. »
Pour l’occasion, Quentin Muller espère recevoir à Salles-la-Source, Philippe Jost, le nouveau président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale. Il a succédé au général ariégeois, Jean-Louis Georgelin, décédé accidentellement le 18 août 2023 qui était en charge du chantier de restauration de Notre-Dame de Paris. Avec l’architecte en chef des Monuments historiques, Philippe Villeneuve.
Les deux entreprises ont remporté l’un des marchés de réalisation de sculptures neuves de Notre-Dame aux côtés d’une troisième, Tollis (Val-de-Marne), attributaire, elle, de deux lots pour la restauration de sculptures extérieures et de sculptures neuves.
Aguerries au travail sur des édifices exceptionnels
Les équipes aveyronnaises sont aguerries depuis longtemps au travail de restauration d’édifices exceptionnels.

Parmi eux, les cathédrales Notre-Dame de Rodez, Sainte-Cécile d’Albi, Saint-Pierre de Montpellier, celles aussi de Mende et de Tulle, ou encore le fort de Brescou à Agde et le château de Bournazel, en son temps, le plus grand chantier de restauration privée en France, qui a duré quatorze ans et a permis à l’entreprise de restituer toute une aile disparue de ce joyau de la Renaissance.
L’un des emblèmes de la France
Mais là, il s’agit de l’un des emblèmes de la France et d’un phare de la chrétienté dans le monde. « On travaille à la fois à Paris et en Aveyron », précise Quentin Muller. Il y a deux types de travaux, ceux dits figurés, c’est-à-dire sur les chimères, les gargouilles, les figures d’amortissement (des animaux ou des humains) ».
Des pièces uniques façonnées selon un cahier des charges précis
Des pièces uniques qui sont façonnées selon un cahier des charges très précis. « On présente les modelages à l’architecte en chef des Monuments historiques avant de les sculpter ». Un travail d’orfèvre et d’une précision extrême. Parallèlement à la sculpture d’éléments neufs, l’atelier Vermorel intervient aussi sur les éléments décoratifs disparus ou trop fragiles qui doivent être copiés (colonnettes, feuillages, frises, crochets, etc.).
Sculptures neuves et ornements
« C’est ce que l’on appelle l’ornement. Des choses qui fonctionnent en série. On fait ce que l’on appelle un premier de série. Il est taillé et sculpté dans la loge de sculpture qui a été créée à Paris. Une fois validé, il redescend en Aveyron où il sert de modèle pour les ouvriers qui vont exécuter la série ».
Le chantier d’une vie
Notre-Dame de Paris, c’est le chantier d’une vie. « En tant que sculpteur et tailleur de pierre, c’est à la fois motivant pour les équipes. Cela va devenir une référence ultime, sans pareil. C’est une occasion de faire connaître les métiers ».
Vermorel sera d’ailleurs associé aux Coulisses du bâtiment, en Aveyron, le 13octobre pour les faire valoir auprès de la jeunesse. Pour ces passeurs d’histoire, c’est un honneur et une fierté d’avoir été choisis. Dans la cathédrale, mais aussi dans des ateliers dans toute la France, une grande diversité de corps de métiers se marie avec passion et talent pour rendre sa splendeur à un monument exceptionnel. Désormais, c’est aussi un peu de l’Aveyron qui vit dans Notre-Dame.
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